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CENTRE ISLAMIQUE EL HIJRAH
Eidul Udha - Fête du sacrifice 2015
Sermon prononcé par Imam Iliassou Mounpain
Thème : Notre Sacrifice et Notre Jihad, le Retour à l’Islam Authentique
Louange à ALLAH qui nous a prescrits l’obéissance au Dieu unique, à son messager ainsi qu’à ceux qui parmi nous détiennent le pouvoir.
Louange à ALLAH qui a envoyé le prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم) comme miséricorde pour l’humanité entière, afin que quiconque espère rencontrer Son Créateur au jour du jugement ultime le prenne pour modèle et repère spirituel.
Que la paix et le salut soient sur le noble messager Mouhammad (صلى الله عليه وسلم), sur sa famille, ses compagnons ainsi que tous ceux qui les auront suivi dans le bien jusqu’au jour dernier.
Allah est très grand, Allah est très grand point de divinité à part Allah, Allah est très grand, Allah est très grand et à Allah appartient toute la louange.
Serviteurs d’ALLAH !
Certes ce jour-ci est mondialement connu comme le jour du grand Hadj car c’est en effet aujourd’hui que la majorité des rites du pèlerinage sont accomplis. Mais pour nous les musulmans, il est surtout un jour de commémoration du sacrifice du prophète Ibrahim (عليه الصلاة والسلام), Al Khalilour Rahmane (l’ami du Tout Miséricordieux). Un sacrifice qui interpelle tous les musulmans d’ici et d’ailleurs dans le monde entier. Mais au-delà du symbole, ce sacrifice nous invite surtout non seulement à perpétrer le geste d’Ibrahim (عليه الصلاة والسلام), mais à imprimer dans nos cœurs, la culture du sacrifice.
Souvenez-vous qu’en ce jour mémorable, monté sur son chameau (Al Qaswa) afin de se faire entendre par les plus éloignés le Prophète (صلى الله عليه وسلم) prononça aux croyants une allocution dont l’intérêt a pu traverser des siècles pour nous rattraper aujourd’hui avec une actualité encore plus stupéfiante.
Je vous invite une fois de plus à méditer l’extrait suivant de ce testament d’adieu du Messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم), prononcé à la fin de sa mission :
…Ô gens ! J’ai laissé parmi vous ce qui, si vous y tenez fermement, vous préservera de l’égarement : une orientation bien claire, le Livre d’Allah et la tradition de Son Prophète (Sunna) …
Ô gens, tout croyant doit être un véritable frère pour tout autre croyant. Les biens d’un frère sont inviolables sauf s’il consent à en donner de bon gré. Ne vous trompez pas les uns les autres. »
Sur quoi, le prophète (صلى الله عليه وسلم) leva son index vers le ciel, puis en direction de la foule et s’exclama : « O Allah, sois témoin ! O Allah sois témoin ! » Et il ajouta : « Que les présents fassent parvenir ce message aux absents ! » C’est alors que furent révélés quelques-uns des derniers mots du Coran :
Chers frères et sœurs dans la foi !
L’occasion de la fête du sacrifice devrait inspirer chacun de nous à se poser la question suivante : au-delà de l’immolation du mouton que je vais ou pas égorger, quel sera cette année mon sacrifice à moi ?
Oui, demandons-nous à juste titre et pour une fois ce que nous devons faire, quel acte décisif pour notre vie spirituelle nous pouvons poser cette année et que nous pourrions offrir en sacrifice à notre Seigneur, afin de lui témoigner à quel point nous lui vouons une reconnaissance éternelle pour Ses innombrables bienfaits.
Certes, chacun a le choix face à une panoplie de possibilités. Mais si vous me laissiez le choix, je vous suggèrerais que tous ensemble, nous débutions cette nouvelle année hégirienne, qui arrive dans trois semaines, par un repentir sincère après quoi, nous prendrions tous la ferme résolution de suivre sa sounna (tradition) du noble messager (صلى الله عليه وسلم), de retourner à la vérité et ne plus ressentir aucune gêne dans sa religion.
Attachons-nous plutôt à la Sounna du prophète (صلى الله عليه وسلم)
Serviteurs d’Allah !
Allah (سبحانه و تعالى) a dit dans le coran inimitable :
« En effet, vous avez dans le messager d’Allah un excellent modèle (à suivre), pour quiconque espère en Allah et au jour dernier et invoque Allah fréquemment ». Al qur’an Sourate Les coalisés verset 21.
Allah (سبحانه و تعالى) a encore dit :
« Et tu es certes, d’une moralité éminente ». Al Qur’an Sourate La plume Verset 4.
Et Aïcha (رضي الله عنها) l’épouse du prophète (صلى الله عليه وسلم), après la mort de son mari et à la question à elle posée de savoir quel était le comportement du prophète (صلى الله عليه وسلم) avait répondu ceci :
« Son comportement (ses qualités) était le Coran ».
C’est peu dire que de mentionner qu’il mettait en pratique dans toutes les situations, ce à quoi le Coran appelle et il évitait ce que le Coran interdit. En français facile, nous dirions que le comportement du messager d’Allah était la première exégèse (traduction) du saint Coran. C’est l’historicité de ce comportement qui a donné naissance à une nouvelle tradition prophétique : la Sounnah du messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم). Une tradition et une discipline intellectuelle à la fois, qui au sens profond, sera surtout la substance des repères de guidée dans le droit chemin pour tous les musulmans. La Sounnah du messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) a inventorié toutes les bonnes qualités, les bonnes œuvres et les choses parfaites pouvant conduire l’homme à l’agrément d’Allah. Donc, celui qui pratique la Sounnah est convaincu de bénéficier de l’agrément et surtout de la Miséricorde de Son Seigneur. Quant à celui qui abandonne la Sounnah, il se sera lui-même privé de ce précieux privilège. Qu’en est-il alors de celui abandonne une partie de la sounna ? Il aura délibérément manqué ce précieux bien selon la proportion de ce qu’il aura abandonné de cette discipline.
Serviteurs d’Allah !
Vous l’aurez compris, la Sounnah est le chemin spirituel tracé par le prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم) lui-même, chemin qu’il était le premier à suivre de son vivant et dans le cadre de sa mission prophétique. C’est aussi l’ensemble des comportements spirituels qu’il a adoptés dans la droite ligne de tous les prophètes qui l’ont précédé. A ce sujet, Allah (سبحانه و تعالى) dit :
« Telle fut la règle appliquée par Nous à Nos messagers que Nous avons envoyés avant toi. Et tu ne trouveras pas de changement en Notre règle ». Al Qur’an Sourate Le voyage nocturne verset 77.
Vous l’aurez compris aussi, il ne nous suffira jamais de nous réclamer du bout des lèvres de la sounnah du prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم), encore moins de la conter en chanson, pour mériter d’être des siens. Il faut surtout que nous l’accompagnions de cette attitude et de ce comportement qui consistent à s’attacher à ce que pratiquaient le noble messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم), ses califes bien guidés et les compagnons croyants. Il faut aussi pouvoir mettre cette attitude et ce comportement en pratique, en ce qui concerne la foi, aussi bien dans les actes que dans les paroles. Car en effet, la Sounnah est le recueil des paroles et des actes du messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم), les paroles et actes aussi de ses compagnons bien guidés qu’Allah (سبحانه و تعالى) a agréés alors qu’ils étaient encore de ce monde, paroles et actes enfin qui sont pour ainsi dire devenus « de facto » un fondement religieux incontestable de l’islam.
Restons donc cramponnés à l’authenticité de la foi islamique car c’est par là et seulement par-là que nous pourrons espérer le salut de notre âme. Ne laissons pas notre passion nous aveugler, surtout pas en ce moment délicat de notre histoire. Ne prêtons aucune oreille attentive aux sirènes de la division de notre communauté, de la déstabilisation de notre pays et du chaos orchestré par des gens sans foi ni loi qui veulent nous l’imposer. Mais ouvrez donc enfin les yeux pour voir la vérité par vous-mêmes. Arrêtez d’adorer Allah par procuration car vous avez désormais tous les moyens à votre disposition pour le faire en connaissance de cause. Ouvrez aussi grandement vos oreilles pour enfin comprendre que ce qui n’a jamais fait partie de la religion du vivant du prophète ne saurait l’être à notre époque et ce n’est qu’une question de logique et de bon sens. Et considérant que l’attachement rigoureux à la sounna avait ouvert à la communauté des premiers musulmans les portes de la prospérité pour tous sans exception, il est désormais clair que tous les malheurs dont nous sommes victimes aujourd’hui viennent du fait exclusif que nous nous sommes progressivement mais irréversiblement écartés de la voie tracée par Mouhammad (صلى الله عليه وسلم), qui justement dans le registre des sources d’inspiration de la pratique religieuse a depuis belle lurette perdu son exclusivité face à des concurrents toujours plus véreux.
Malheureusement de plus en plus, à chaque génération pratiquement, correspond un imposteur qui sort de nulle part pour s’ériger en guide de la communauté musulmane et qui hélas est massivement suivi par des musulmans au profil douteux, presque tous partisans de cette adoration par procuration.
Le recours à la vérité est une vertu
Chers frères et sœurs dans la foi !
Très certainement, vous avez vous aussi fait le triste constat que la communauté musulmane d’aujourd’hui, au cours des évènements qui marquent au quotidien son histoire, montre qu’elle est en pleine contradiction conflictuelle avec ses propres valeurs. En effet, chaque jour qui passe dévoile à quel point il y a d’un côté l’islam et de l’autre les musulmans, du moins ceux qui se réclament comme tels. Chaque jour qui passe nous démontre qu’au lieu de se rapprocher comme on est droit de s’y attendre de leur religion, les musulmans ont tendance à s’y éloigner davantage. Malheureusement de nos jours, nous nageons en pleine déviance spirituelle à un tel point que les hérésies qui obstruent la pratique de l’islam authentique ne choquent plus. Nous avons tendance à nous y habituer et à nous y accommoder. Comment en sommes-nous arrivés là ? Tout a commencé à notre avis dès le premier jour où notre communauté a commencé à tolérer l’abandon du culte de la vérité et a formé une haie d’honneur à celui de l’égarement.
Hélas ! Cet égarement évident qui ternit l’image de l’islam à travers la barbarie, la terreur et l’horreur sans fin que sèment en son nom des soi-disant musulmans sans aucune connaissance, et qui nous embarrasse non seulement en tant que citoyens ou habitants temporaires de ce pays pourtant réputé pour la paix, la stabilité et l’hospitalité légendaires qui y ont toujours régné jusqu’ici, cet égarement, ayons le courage de le reconnaitre, porte pour une part essentielle la marque indélébile de notre responsabilité morale, nous les leaders religieux qui sommes aussi pour la plupart des imams et, il faut bien le préciser ici, des guides spirituels crédibles au départ, mais qui parfois tombent dans les pièges du diable et qui de facto entrent sous sa répugnante influence. Il est donc absolument nécessaire de se recycler régulièrement et ne jamais arrêter de faire des recherches quand on a choisi d’être Imam ou prédicateur.
C’est aussi la raison pour laquelle dans le cadre de cette formation spirituelle continue, chaque fois qu’on découvre qu’on s’est trompé, qu’on a pataugé dans l’erreur et par voie de conséquence, qu’on y a entrainé des innocents tout juste coupables eux-mêmes de ne pouvoir croire en leur Seigneur autrement qu’à travers la procuration immuable qu’ils vous ont accordée, chaque fois dans un tel cas, il faut s’armer de courage pour changer de cap, se relever de ses propres faux pas, retourner à la vérité, se libérer des passions, rectifier son objectif mais aussi les moyens qu’on s’est donné pour y parvenir et enfin engager soi-même une campagne de promotion de la vérité. Et ça, il faut être un grand homme dans son âme pour pouvoir le faire. Et des grands hommes ainsi décrits, notre communauté en a connu, notre pays aussi sans doute. Il n’y a pas très longtemps, le département du Noun a perdu un Imam qui avait suivi un tel parcours. Pour avoir été promoteur de la tidjaniya et après avoir changé de cap, promoteur de la sounna du prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم), permettez-moi de vous inviter à vous joindre à moi pour rendre un hommage mérité à NJI SINE Pekassa Njoya Ahmadou Tijani de regrettée mémoire. Puisse Allah (سبحانه و تعالى) lui accorder pour son œuvre spirituelle atypique au sein de notre communauté toute la récompense due à son mérite.
Serviteurs d’Allah !
Si nous observons la vie des savants au cours de l'histoire de la civilisation islamique, nous nous rendrons bien compte de beaucoup de cas patents d’exemples de ce courage d’affranchissement de l’erreur pour suivre l’évidence. Chacun des quatre Imams (Malik, Hanbal, Chafî et Abou Hanifa) par exemple n’a jamais continué à propager aucune de ses paroles s’opposant au livre d’Allah et à la sounnah du prophète (صلى الله عليه وسلم). Ils ont toujours abandonné l’erreur pour suivre et propager la vérité authentique, venant du prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم) et appuyée par des preuves évidentes.
Imam Maalik lui-même disait :
« Parfois je me trompe, et parfois j’ai raison. Si je vous dis quelque chose, placez-la sur la balance du kitab et de la sounna. Si ça correspond, prenez-le, sinon rejetez-le ».
Je sais que nous sommes en majorité des malikites ici présents. Mais combien sommes-nous prêts à le prendre pour exemple ?
Écoutez cet autre extrait venant des conseils de l'imam Maalik ibn Anas à Abdoullah ibn Wahb (qu'Allah leur fasse miséricorde) :
"O Abdoullah ! Ne porte pas les gens sur ton dos, et quel que soit ce avec quoi tu joues, ne joue pas avec ta religion".
Et après eux, sont venus dans la communauté des gens qui dévièrent du droit chemin et qui commirent des erreurs dans des opinions qui s'opposèrent à la vérité, Alors la crainte d'Allah les poussa à avoir du courage pour retourner à ce qui est juste, et à annoncer cela publiquement, jusqu'à ce que leur abandon de l'erreur fut écrit avec des lettres qui brillent avec les lumières de la joie à cause de leur retour à la vérité et leur abandon de ce qui s'y oppose. Et avant qu'ils ne retournent à la vérité, chacun d'eux pensait que son opinion était au sommet, mais lorsqu'il se rendit compte de son erreur, il fut convaincu qu'il était dans la distraction et qu'il jouait ;
Et parmi les figures les plus célèbres de l’histoire de notre religion, nous pouvons citer entre autres Abou Al-Hassan Al-Ach'âri (qu'Allah lui fasse miséricorde) qui vécut dans la doctrine des Mou'tazélites pendant quarante ans, puis un jour annonça publiquement son retour à la vérité authentique et évidente, puis abandonna tout ce qui s'y opposait. De même que Abou Al-Ma'âali Al-Jouwaïni, Abou Haamid Al-Razaali, Abou Al-wafaa ibn Aaquil, Ibn Al-Quayyim, et bien d'autres ; ils n'ont pas hésité à admettre leurs erreurs et lorsque vint le moment pour eux retourner à la vérité, ils ne le firent qu’avec beaucoup de remords ; car ils savaient que le coran et la sounna ne guident que vers la vérité. Le contraire ne peut venir que d’une interprétation hasardeuse. Le changement de cap n’est en rien une humiliation pour personne, il est au contraire la conséquence d’une élévation spirituelle et la matérialisation d’une vertu cardinale, car la vérité devrait être l'objectif recherché par tout croyant. Et quel que soit l'endroit où il la trouve, il devrait la prendre sans aucun état d’âme. A propos justement du changement de cap, écoutons plutôt les paroles intarissables de l’Eternel notre Dieu, Allah (سبحانه و تعالى) :
« les faibles d’esprit parmi les gens vont dire : ‘’qui les a détournés de la direction (qiblah) vers laquelle ils s’orientaient auparavant ?’’ – dis : c’est à Allah qu’appartiennent le levant et le couchant. Il guide qui Il veut vers le droit chemin ». Al Qur’an Sourate 2 verset 142
Et Ibnou Qayyim (rahimahoul Lah) a renchéri en disant :
«Allah a blâmé celui qui refuse la vérité quand elle est dite par une personne qu’il déteste alors qu’il l’accepte quand elle provient d’une personne qu’il aime ».
Un compagnon (رضي الله عنه) du prophète dont le nom nous échappe disait :
« Accepte la vérité de celui qui l’a dit, même si tu le déteste, et refuse ce qui est faux de celui l’a dit même si tu l’aimes ».
Chers frères et sœurs dans la foi !
Dans la perspective de l’unité de notre communauté, (Oumma) unité que nous recherchons tous dans le seul but de protéger chez nous le message de l’islam ainsi que les musulmans des influences et des idéologies néfastes, je vous appelle en ce lieu sacré pour la circonstance, en ce jour de sacrifice, en toute humilité et prenant Allah à témoin, je vous appelle disais-je à vous joindre à nous, sur la base des deux plus grands repères fondamentaux de notre religion à savoir le coran et la sounna, afin qu’ensemble nous puissions élaborer les meilleures stratégies et programmes possibles pour non seulement éduquer nos proches et fidèles à la foi et aussi à la loi, mais surtout pour faire d’eux des musulmans citoyens complets, qui comprennent que l’islam n’est pas venue rendre la vie de l’humanité encore plus compliquée qu’elle ne l’était sans elle.
Pas de gêne dans l’islam
Serviteurs d’ALLAH !
L’islam n’est pas une religion opaque. En tant que religion, elle n’est pas réservée uniquement aux personnes appartenant à des cercles ésotériques ou élitistes. Elle s’adresse à tous dans un langage commun à tous quelle que soit la langue utilisée. Les enseignements et les dogmes de l’islam authentique sont destinés à être assimilés avec facilité par tous les musulmans sans que ces derniers aient besoin d’une mise en condition particulière pour y arriver. Quant à la mise en pratique de la foi, l’islam n’a pas pour vocation de les rendre compliqués et donc réservé à un nombre limité de croyants. Tout ce qui participe donc de l’ésotérisme et qui nécessite une initiation particulière n’a rien à voir avec elle. Par voie de conséquence, il est clair que c’est lorsque le message du tout Miséricordieux emprunte des chemins compliqués pour atteindre sa cible, qu’il en résulte nécessairement une déviance spirituelle, source de divisions futures qui nourrissent l’érection de sectes ainsi que des mouvements extrémistes. En somme tout ce qui peut constituer une entrave à l’épanouissement de la religion de paix et de miséricorde.
Les évènements dramatiques mais inédits que connait notre pays depuis quelques temps avec la secte BOKO HARAM sont bien entendu à classer dans le même registre, celui de la chaîne infernale dont les maillons ne sont autres que l’ignorance, l’orgueil, la passion, la déviance, la défiance, l’intolérance, la radicalisation, la déchéance morale et le point de non-retour qu’est le meurtre… tout cela au nom du Tout Miséricordieux. Quel paradoxe !
Pourtant, Allah (سبحانه و تعالى) n’en demande pas tant pour nous accorder la félicité éternelle.
Allah (qu'Il soit exalté) a dit :
« Allah ne veut pas vous imposer quelque gêne, mais Il veut vous purifier et parfaire sur vous Son bienfait. Peut-être serez-vous reconnaissants » Sourate la table servie verset 6
Chers frères et sœurs dans l’islam !
Vous l’aurez sûrement compris, en ce jour de commémoration du sacrifice d’Ibrahim (عليه الصلاة والسلام) et du haut de cette chair, nous sommes tous interpelés dans notre foi musulmane à une profonde introspection collective, suite aux événements douloureux auxquels nous sommes confrontés au quotidien dans notre pays, évènements dont notre communauté est la principale victime et dont la solution durable ne passera que par l’éducation à la spiritualité authentique, celle qui à juste titre place au cœur des préoccupations existentielles de chaque musulman, le devoir de protection de la vie, de l’esprit, de la dignité ou de l’honneur, des biens matériels et de la religion.
Oui, en tant que musulmans, nous sommes tous interpelés à revoir le contenu de l’éducation islamique que nous donnerons désormais à nos enfants pour mieux l’adapter aux exigences de l’authenticité islamique fondée sur le coran et la sounna. C’est me semble-t-il le seul moyen totalement en notre possession, d’éviter à nos très chers enfants les pièges de l’extrémisme et de l’intolérance religieuse.
En effet, que des enfants s’explosent actuellement dans notre pays (neuf attentats-suicides en moins d’un mois), même s’il n’est pas établi qu’ils soient tous issus de familles musulmanes, cela démontre tout de même la consécration de l’échec de l’éducation que certains parmi nous donnent à leurs enfants, laquelle éducation est en opposition de valeurs avec les enseignements de l’islam. Cet échec-là est notre responsabilité et nous devons le reconnaitre pour pouvoir envisager de changer radicalement et collectivement de cap. Comment pourrons-nous faire valoir que l’islam enseigne aux musulmans la protection de la vie, quand certains malades se réclamant musulmans eux aussi n’ont que l’apologie de la mort comme programme d’éducation ? Qui allons-nous convaincre que l’islam nous enseigne l’altruisme et l’humanisme entre autres valeurs et non le terrorisme, alors que presque chaque jour les terroristes de BOKO HARAM envoient des enfants comme bombes humaines se tuer et tuer des innocents qui ne leur ont rien fait ? Non ! Nous devons nous sentir coupable de cet échec de l’éducation de nos enfants.
Voilà pourquoi chers frères et sœurs dans l’islam, je vous appelle ainsi que moi-même au repentir sincère pour la responsabilité collective que chacun de nous porte sur cet échec de l’éducation de nos enfants qui aujourd’hui deviennent des bombes humaines. Notre pénitence si vous me prêtez l’expression Oui notre sacrifice pour la nouvelle année du calendrier islamique qui va commencer dans trois semaines sera aussi notre véritable « jihad ». Il consistera à avoir le courage en cas de besoin de retourner à la sounna du prophète Mouhammad (صلى ﷲ علیھ وسلم), de retourner à la vérité authentique et de comprendre une bonne fois pour toutes qu’il n’est pas nécessaire dans l’islam de compliquer la pratique de sa foi pour mériter la miséricorde d’ALLAH.
Seigneur Allah, donne-nous la force et le courage de rectifier notre parcours chaque fois que nous nous trompons de chemin.
Donne-nous la force et le courage d’assurer à nos enfants l’éducation islamique authentique, celle qui valorise la vie et non la mort.
Inspire-donc aux dirigeants musulmans ainsi qu’aux dirigeants des musulmans de mutualiser leurs efforts dans la lutte contre la secte BOKO HARAM, terrasse jusqu’au dernier les théoriciens de cette secte barbare, et sauve de leur emprise les pauvres enfants innocents qu’ils transforment en bombes humaines.
Ya ALLAH ! Ya ALLAH ! Ya ALLAH ! ( !يا الله! يا الله! يا الله)
Inspire aussi nos imams, nos prédicateurs et nos leaders d’opinion au noble courage de reconnaitre quand c’est le cas, qu’ils se sont trompés, et de changer de cap, comme ça a été le cas pour NJI SINE Imam Malik et d’autres personnalités de référence dans l’histoire de l’islam.
Pour le centre islamique El Hijrah
Imam Iliassou Mounpain
Tel : 00237-674894553
Email : [email protected]
Eidul Udha - Fête du sacrifice 2015
Sermon prononcé par Imam Iliassou Mounpain
Thème : Notre Sacrifice et Notre Jihad, le Retour à l’Islam Authentique
Louange à ALLAH qui nous a prescrits l’obéissance au Dieu unique, à son messager ainsi qu’à ceux qui parmi nous détiennent le pouvoir.
Louange à ALLAH qui a envoyé le prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم) comme miséricorde pour l’humanité entière, afin que quiconque espère rencontrer Son Créateur au jour du jugement ultime le prenne pour modèle et repère spirituel.
Que la paix et le salut soient sur le noble messager Mouhammad (صلى الله عليه وسلم), sur sa famille, ses compagnons ainsi que tous ceux qui les auront suivi dans le bien jusqu’au jour dernier.
Allah est très grand, Allah est très grand point de divinité à part Allah, Allah est très grand, Allah est très grand et à Allah appartient toute la louange.
Serviteurs d’ALLAH !
Certes ce jour-ci est mondialement connu comme le jour du grand Hadj car c’est en effet aujourd’hui que la majorité des rites du pèlerinage sont accomplis. Mais pour nous les musulmans, il est surtout un jour de commémoration du sacrifice du prophète Ibrahim (عليه الصلاة والسلام), Al Khalilour Rahmane (l’ami du Tout Miséricordieux). Un sacrifice qui interpelle tous les musulmans d’ici et d’ailleurs dans le monde entier. Mais au-delà du symbole, ce sacrifice nous invite surtout non seulement à perpétrer le geste d’Ibrahim (عليه الصلاة والسلام), mais à imprimer dans nos cœurs, la culture du sacrifice.
Souvenez-vous qu’en ce jour mémorable, monté sur son chameau (Al Qaswa) afin de se faire entendre par les plus éloignés le Prophète (صلى الله عليه وسلم) prononça aux croyants une allocution dont l’intérêt a pu traverser des siècles pour nous rattraper aujourd’hui avec une actualité encore plus stupéfiante.
Je vous invite une fois de plus à méditer l’extrait suivant de ce testament d’adieu du Messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم), prononcé à la fin de sa mission :
…Ô gens ! J’ai laissé parmi vous ce qui, si vous y tenez fermement, vous préservera de l’égarement : une orientation bien claire, le Livre d’Allah et la tradition de Son Prophète (Sunna) …
Ô gens, tout croyant doit être un véritable frère pour tout autre croyant. Les biens d’un frère sont inviolables sauf s’il consent à en donner de bon gré. Ne vous trompez pas les uns les autres. »
Sur quoi, le prophète (صلى الله عليه وسلم) leva son index vers le ciel, puis en direction de la foule et s’exclama : « O Allah, sois témoin ! O Allah sois témoin ! » Et il ajouta : « Que les présents fassent parvenir ce message aux absents ! » C’est alors que furent révélés quelques-uns des derniers mots du Coran :
Chers frères et sœurs dans la foi !
L’occasion de la fête du sacrifice devrait inspirer chacun de nous à se poser la question suivante : au-delà de l’immolation du mouton que je vais ou pas égorger, quel sera cette année mon sacrifice à moi ?
Oui, demandons-nous à juste titre et pour une fois ce que nous devons faire, quel acte décisif pour notre vie spirituelle nous pouvons poser cette année et que nous pourrions offrir en sacrifice à notre Seigneur, afin de lui témoigner à quel point nous lui vouons une reconnaissance éternelle pour Ses innombrables bienfaits.
Certes, chacun a le choix face à une panoplie de possibilités. Mais si vous me laissiez le choix, je vous suggèrerais que tous ensemble, nous débutions cette nouvelle année hégirienne, qui arrive dans trois semaines, par un repentir sincère après quoi, nous prendrions tous la ferme résolution de suivre sa sounna (tradition) du noble messager (صلى الله عليه وسلم), de retourner à la vérité et ne plus ressentir aucune gêne dans sa religion.
Attachons-nous plutôt à la Sounna du prophète (صلى الله عليه وسلم)
Serviteurs d’Allah !
Allah (سبحانه و تعالى) a dit dans le coran inimitable :
« En effet, vous avez dans le messager d’Allah un excellent modèle (à suivre), pour quiconque espère en Allah et au jour dernier et invoque Allah fréquemment ». Al qur’an Sourate Les coalisés verset 21.
Allah (سبحانه و تعالى) a encore dit :
« Et tu es certes, d’une moralité éminente ». Al Qur’an Sourate La plume Verset 4.
Et Aïcha (رضي الله عنها) l’épouse du prophète (صلى الله عليه وسلم), après la mort de son mari et à la question à elle posée de savoir quel était le comportement du prophète (صلى الله عليه وسلم) avait répondu ceci :
« Son comportement (ses qualités) était le Coran ».
C’est peu dire que de mentionner qu’il mettait en pratique dans toutes les situations, ce à quoi le Coran appelle et il évitait ce que le Coran interdit. En français facile, nous dirions que le comportement du messager d’Allah était la première exégèse (traduction) du saint Coran. C’est l’historicité de ce comportement qui a donné naissance à une nouvelle tradition prophétique : la Sounnah du messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم). Une tradition et une discipline intellectuelle à la fois, qui au sens profond, sera surtout la substance des repères de guidée dans le droit chemin pour tous les musulmans. La Sounnah du messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) a inventorié toutes les bonnes qualités, les bonnes œuvres et les choses parfaites pouvant conduire l’homme à l’agrément d’Allah. Donc, celui qui pratique la Sounnah est convaincu de bénéficier de l’agrément et surtout de la Miséricorde de Son Seigneur. Quant à celui qui abandonne la Sounnah, il se sera lui-même privé de ce précieux privilège. Qu’en est-il alors de celui abandonne une partie de la sounna ? Il aura délibérément manqué ce précieux bien selon la proportion de ce qu’il aura abandonné de cette discipline.
Serviteurs d’Allah !
Vous l’aurez compris, la Sounnah est le chemin spirituel tracé par le prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم) lui-même, chemin qu’il était le premier à suivre de son vivant et dans le cadre de sa mission prophétique. C’est aussi l’ensemble des comportements spirituels qu’il a adoptés dans la droite ligne de tous les prophètes qui l’ont précédé. A ce sujet, Allah (سبحانه و تعالى) dit :
« Telle fut la règle appliquée par Nous à Nos messagers que Nous avons envoyés avant toi. Et tu ne trouveras pas de changement en Notre règle ». Al Qur’an Sourate Le voyage nocturne verset 77.
Vous l’aurez compris aussi, il ne nous suffira jamais de nous réclamer du bout des lèvres de la sounnah du prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم), encore moins de la conter en chanson, pour mériter d’être des siens. Il faut surtout que nous l’accompagnions de cette attitude et de ce comportement qui consistent à s’attacher à ce que pratiquaient le noble messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم), ses califes bien guidés et les compagnons croyants. Il faut aussi pouvoir mettre cette attitude et ce comportement en pratique, en ce qui concerne la foi, aussi bien dans les actes que dans les paroles. Car en effet, la Sounnah est le recueil des paroles et des actes du messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم), les paroles et actes aussi de ses compagnons bien guidés qu’Allah (سبحانه و تعالى) a agréés alors qu’ils étaient encore de ce monde, paroles et actes enfin qui sont pour ainsi dire devenus « de facto » un fondement religieux incontestable de l’islam.
Restons donc cramponnés à l’authenticité de la foi islamique car c’est par là et seulement par-là que nous pourrons espérer le salut de notre âme. Ne laissons pas notre passion nous aveugler, surtout pas en ce moment délicat de notre histoire. Ne prêtons aucune oreille attentive aux sirènes de la division de notre communauté, de la déstabilisation de notre pays et du chaos orchestré par des gens sans foi ni loi qui veulent nous l’imposer. Mais ouvrez donc enfin les yeux pour voir la vérité par vous-mêmes. Arrêtez d’adorer Allah par procuration car vous avez désormais tous les moyens à votre disposition pour le faire en connaissance de cause. Ouvrez aussi grandement vos oreilles pour enfin comprendre que ce qui n’a jamais fait partie de la religion du vivant du prophète ne saurait l’être à notre époque et ce n’est qu’une question de logique et de bon sens. Et considérant que l’attachement rigoureux à la sounna avait ouvert à la communauté des premiers musulmans les portes de la prospérité pour tous sans exception, il est désormais clair que tous les malheurs dont nous sommes victimes aujourd’hui viennent du fait exclusif que nous nous sommes progressivement mais irréversiblement écartés de la voie tracée par Mouhammad (صلى الله عليه وسلم), qui justement dans le registre des sources d’inspiration de la pratique religieuse a depuis belle lurette perdu son exclusivité face à des concurrents toujours plus véreux.
Malheureusement de plus en plus, à chaque génération pratiquement, correspond un imposteur qui sort de nulle part pour s’ériger en guide de la communauté musulmane et qui hélas est massivement suivi par des musulmans au profil douteux, presque tous partisans de cette adoration par procuration.
Le recours à la vérité est une vertu
Chers frères et sœurs dans la foi !
Très certainement, vous avez vous aussi fait le triste constat que la communauté musulmane d’aujourd’hui, au cours des évènements qui marquent au quotidien son histoire, montre qu’elle est en pleine contradiction conflictuelle avec ses propres valeurs. En effet, chaque jour qui passe dévoile à quel point il y a d’un côté l’islam et de l’autre les musulmans, du moins ceux qui se réclament comme tels. Chaque jour qui passe nous démontre qu’au lieu de se rapprocher comme on est droit de s’y attendre de leur religion, les musulmans ont tendance à s’y éloigner davantage. Malheureusement de nos jours, nous nageons en pleine déviance spirituelle à un tel point que les hérésies qui obstruent la pratique de l’islam authentique ne choquent plus. Nous avons tendance à nous y habituer et à nous y accommoder. Comment en sommes-nous arrivés là ? Tout a commencé à notre avis dès le premier jour où notre communauté a commencé à tolérer l’abandon du culte de la vérité et a formé une haie d’honneur à celui de l’égarement.
Hélas ! Cet égarement évident qui ternit l’image de l’islam à travers la barbarie, la terreur et l’horreur sans fin que sèment en son nom des soi-disant musulmans sans aucune connaissance, et qui nous embarrasse non seulement en tant que citoyens ou habitants temporaires de ce pays pourtant réputé pour la paix, la stabilité et l’hospitalité légendaires qui y ont toujours régné jusqu’ici, cet égarement, ayons le courage de le reconnaitre, porte pour une part essentielle la marque indélébile de notre responsabilité morale, nous les leaders religieux qui sommes aussi pour la plupart des imams et, il faut bien le préciser ici, des guides spirituels crédibles au départ, mais qui parfois tombent dans les pièges du diable et qui de facto entrent sous sa répugnante influence. Il est donc absolument nécessaire de se recycler régulièrement et ne jamais arrêter de faire des recherches quand on a choisi d’être Imam ou prédicateur.
C’est aussi la raison pour laquelle dans le cadre de cette formation spirituelle continue, chaque fois qu’on découvre qu’on s’est trompé, qu’on a pataugé dans l’erreur et par voie de conséquence, qu’on y a entrainé des innocents tout juste coupables eux-mêmes de ne pouvoir croire en leur Seigneur autrement qu’à travers la procuration immuable qu’ils vous ont accordée, chaque fois dans un tel cas, il faut s’armer de courage pour changer de cap, se relever de ses propres faux pas, retourner à la vérité, se libérer des passions, rectifier son objectif mais aussi les moyens qu’on s’est donné pour y parvenir et enfin engager soi-même une campagne de promotion de la vérité. Et ça, il faut être un grand homme dans son âme pour pouvoir le faire. Et des grands hommes ainsi décrits, notre communauté en a connu, notre pays aussi sans doute. Il n’y a pas très longtemps, le département du Noun a perdu un Imam qui avait suivi un tel parcours. Pour avoir été promoteur de la tidjaniya et après avoir changé de cap, promoteur de la sounna du prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم), permettez-moi de vous inviter à vous joindre à moi pour rendre un hommage mérité à NJI SINE Pekassa Njoya Ahmadou Tijani de regrettée mémoire. Puisse Allah (سبحانه و تعالى) lui accorder pour son œuvre spirituelle atypique au sein de notre communauté toute la récompense due à son mérite.
Serviteurs d’Allah !
Si nous observons la vie des savants au cours de l'histoire de la civilisation islamique, nous nous rendrons bien compte de beaucoup de cas patents d’exemples de ce courage d’affranchissement de l’erreur pour suivre l’évidence. Chacun des quatre Imams (Malik, Hanbal, Chafî et Abou Hanifa) par exemple n’a jamais continué à propager aucune de ses paroles s’opposant au livre d’Allah et à la sounnah du prophète (صلى الله عليه وسلم). Ils ont toujours abandonné l’erreur pour suivre et propager la vérité authentique, venant du prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم) et appuyée par des preuves évidentes.
Imam Maalik lui-même disait :
« Parfois je me trompe, et parfois j’ai raison. Si je vous dis quelque chose, placez-la sur la balance du kitab et de la sounna. Si ça correspond, prenez-le, sinon rejetez-le ».
Je sais que nous sommes en majorité des malikites ici présents. Mais combien sommes-nous prêts à le prendre pour exemple ?
Écoutez cet autre extrait venant des conseils de l'imam Maalik ibn Anas à Abdoullah ibn Wahb (qu'Allah leur fasse miséricorde) :
"O Abdoullah ! Ne porte pas les gens sur ton dos, et quel que soit ce avec quoi tu joues, ne joue pas avec ta religion".
Et après eux, sont venus dans la communauté des gens qui dévièrent du droit chemin et qui commirent des erreurs dans des opinions qui s'opposèrent à la vérité, Alors la crainte d'Allah les poussa à avoir du courage pour retourner à ce qui est juste, et à annoncer cela publiquement, jusqu'à ce que leur abandon de l'erreur fut écrit avec des lettres qui brillent avec les lumières de la joie à cause de leur retour à la vérité et leur abandon de ce qui s'y oppose. Et avant qu'ils ne retournent à la vérité, chacun d'eux pensait que son opinion était au sommet, mais lorsqu'il se rendit compte de son erreur, il fut convaincu qu'il était dans la distraction et qu'il jouait ;
Et parmi les figures les plus célèbres de l’histoire de notre religion, nous pouvons citer entre autres Abou Al-Hassan Al-Ach'âri (qu'Allah lui fasse miséricorde) qui vécut dans la doctrine des Mou'tazélites pendant quarante ans, puis un jour annonça publiquement son retour à la vérité authentique et évidente, puis abandonna tout ce qui s'y opposait. De même que Abou Al-Ma'âali Al-Jouwaïni, Abou Haamid Al-Razaali, Abou Al-wafaa ibn Aaquil, Ibn Al-Quayyim, et bien d'autres ; ils n'ont pas hésité à admettre leurs erreurs et lorsque vint le moment pour eux retourner à la vérité, ils ne le firent qu’avec beaucoup de remords ; car ils savaient que le coran et la sounna ne guident que vers la vérité. Le contraire ne peut venir que d’une interprétation hasardeuse. Le changement de cap n’est en rien une humiliation pour personne, il est au contraire la conséquence d’une élévation spirituelle et la matérialisation d’une vertu cardinale, car la vérité devrait être l'objectif recherché par tout croyant. Et quel que soit l'endroit où il la trouve, il devrait la prendre sans aucun état d’âme. A propos justement du changement de cap, écoutons plutôt les paroles intarissables de l’Eternel notre Dieu, Allah (سبحانه و تعالى) :
« les faibles d’esprit parmi les gens vont dire : ‘’qui les a détournés de la direction (qiblah) vers laquelle ils s’orientaient auparavant ?’’ – dis : c’est à Allah qu’appartiennent le levant et le couchant. Il guide qui Il veut vers le droit chemin ». Al Qur’an Sourate 2 verset 142
Et Ibnou Qayyim (rahimahoul Lah) a renchéri en disant :
«Allah a blâmé celui qui refuse la vérité quand elle est dite par une personne qu’il déteste alors qu’il l’accepte quand elle provient d’une personne qu’il aime ».
Un compagnon (رضي الله عنه) du prophète dont le nom nous échappe disait :
« Accepte la vérité de celui qui l’a dit, même si tu le déteste, et refuse ce qui est faux de celui l’a dit même si tu l’aimes ».
Chers frères et sœurs dans la foi !
Dans la perspective de l’unité de notre communauté, (Oumma) unité que nous recherchons tous dans le seul but de protéger chez nous le message de l’islam ainsi que les musulmans des influences et des idéologies néfastes, je vous appelle en ce lieu sacré pour la circonstance, en ce jour de sacrifice, en toute humilité et prenant Allah à témoin, je vous appelle disais-je à vous joindre à nous, sur la base des deux plus grands repères fondamentaux de notre religion à savoir le coran et la sounna, afin qu’ensemble nous puissions élaborer les meilleures stratégies et programmes possibles pour non seulement éduquer nos proches et fidèles à la foi et aussi à la loi, mais surtout pour faire d’eux des musulmans citoyens complets, qui comprennent que l’islam n’est pas venue rendre la vie de l’humanité encore plus compliquée qu’elle ne l’était sans elle.
Pas de gêne dans l’islam
Serviteurs d’ALLAH !
L’islam n’est pas une religion opaque. En tant que religion, elle n’est pas réservée uniquement aux personnes appartenant à des cercles ésotériques ou élitistes. Elle s’adresse à tous dans un langage commun à tous quelle que soit la langue utilisée. Les enseignements et les dogmes de l’islam authentique sont destinés à être assimilés avec facilité par tous les musulmans sans que ces derniers aient besoin d’une mise en condition particulière pour y arriver. Quant à la mise en pratique de la foi, l’islam n’a pas pour vocation de les rendre compliqués et donc réservé à un nombre limité de croyants. Tout ce qui participe donc de l’ésotérisme et qui nécessite une initiation particulière n’a rien à voir avec elle. Par voie de conséquence, il est clair que c’est lorsque le message du tout Miséricordieux emprunte des chemins compliqués pour atteindre sa cible, qu’il en résulte nécessairement une déviance spirituelle, source de divisions futures qui nourrissent l’érection de sectes ainsi que des mouvements extrémistes. En somme tout ce qui peut constituer une entrave à l’épanouissement de la religion de paix et de miséricorde.
Les évènements dramatiques mais inédits que connait notre pays depuis quelques temps avec la secte BOKO HARAM sont bien entendu à classer dans le même registre, celui de la chaîne infernale dont les maillons ne sont autres que l’ignorance, l’orgueil, la passion, la déviance, la défiance, l’intolérance, la radicalisation, la déchéance morale et le point de non-retour qu’est le meurtre… tout cela au nom du Tout Miséricordieux. Quel paradoxe !
Pourtant, Allah (سبحانه و تعالى) n’en demande pas tant pour nous accorder la félicité éternelle.
Allah (qu'Il soit exalté) a dit :
« Allah ne veut pas vous imposer quelque gêne, mais Il veut vous purifier et parfaire sur vous Son bienfait. Peut-être serez-vous reconnaissants » Sourate la table servie verset 6
Chers frères et sœurs dans l’islam !
Vous l’aurez sûrement compris, en ce jour de commémoration du sacrifice d’Ibrahim (عليه الصلاة والسلام) et du haut de cette chair, nous sommes tous interpelés dans notre foi musulmane à une profonde introspection collective, suite aux événements douloureux auxquels nous sommes confrontés au quotidien dans notre pays, évènements dont notre communauté est la principale victime et dont la solution durable ne passera que par l’éducation à la spiritualité authentique, celle qui à juste titre place au cœur des préoccupations existentielles de chaque musulman, le devoir de protection de la vie, de l’esprit, de la dignité ou de l’honneur, des biens matériels et de la religion.
Oui, en tant que musulmans, nous sommes tous interpelés à revoir le contenu de l’éducation islamique que nous donnerons désormais à nos enfants pour mieux l’adapter aux exigences de l’authenticité islamique fondée sur le coran et la sounna. C’est me semble-t-il le seul moyen totalement en notre possession, d’éviter à nos très chers enfants les pièges de l’extrémisme et de l’intolérance religieuse.
En effet, que des enfants s’explosent actuellement dans notre pays (neuf attentats-suicides en moins d’un mois), même s’il n’est pas établi qu’ils soient tous issus de familles musulmanes, cela démontre tout de même la consécration de l’échec de l’éducation que certains parmi nous donnent à leurs enfants, laquelle éducation est en opposition de valeurs avec les enseignements de l’islam. Cet échec-là est notre responsabilité et nous devons le reconnaitre pour pouvoir envisager de changer radicalement et collectivement de cap. Comment pourrons-nous faire valoir que l’islam enseigne aux musulmans la protection de la vie, quand certains malades se réclamant musulmans eux aussi n’ont que l’apologie de la mort comme programme d’éducation ? Qui allons-nous convaincre que l’islam nous enseigne l’altruisme et l’humanisme entre autres valeurs et non le terrorisme, alors que presque chaque jour les terroristes de BOKO HARAM envoient des enfants comme bombes humaines se tuer et tuer des innocents qui ne leur ont rien fait ? Non ! Nous devons nous sentir coupable de cet échec de l’éducation de nos enfants.
Voilà pourquoi chers frères et sœurs dans l’islam, je vous appelle ainsi que moi-même au repentir sincère pour la responsabilité collective que chacun de nous porte sur cet échec de l’éducation de nos enfants qui aujourd’hui deviennent des bombes humaines. Notre pénitence si vous me prêtez l’expression Oui notre sacrifice pour la nouvelle année du calendrier islamique qui va commencer dans trois semaines sera aussi notre véritable « jihad ». Il consistera à avoir le courage en cas de besoin de retourner à la sounna du prophète Mouhammad (صلى ﷲ علیھ وسلم), de retourner à la vérité authentique et de comprendre une bonne fois pour toutes qu’il n’est pas nécessaire dans l’islam de compliquer la pratique de sa foi pour mériter la miséricorde d’ALLAH.
Seigneur Allah, donne-nous la force et le courage de rectifier notre parcours chaque fois que nous nous trompons de chemin.
Donne-nous la force et le courage d’assurer à nos enfants l’éducation islamique authentique, celle qui valorise la vie et non la mort.
Inspire-donc aux dirigeants musulmans ainsi qu’aux dirigeants des musulmans de mutualiser leurs efforts dans la lutte contre la secte BOKO HARAM, terrasse jusqu’au dernier les théoriciens de cette secte barbare, et sauve de leur emprise les pauvres enfants innocents qu’ils transforment en bombes humaines.
Ya ALLAH ! Ya ALLAH ! Ya ALLAH ! ( !يا الله! يا الله! يا الله)
Inspire aussi nos imams, nos prédicateurs et nos leaders d’opinion au noble courage de reconnaitre quand c’est le cas, qu’ils se sont trompés, et de changer de cap, comme ça a été le cas pour NJI SINE Imam Malik et d’autres personnalités de référence dans l’histoire de l’islam.
Pour le centre islamique El Hijrah
Imam Iliassou Mounpain
Tel : 00237-674894553
Email : [email protected]