Les Fruits de la Cohabitation Pacifique
Sermon prononcé par IMAM Iliassou MOUNPAIN à l’occasion de la célébration du sacrifice - du Eidul Udhâ 1437 | 2016.
12.09.2016 à l’esplanade du stade Nkomba – Bonabéri – Douala - Cameroun.
| sermon_eidul_udhaa1437_12092016_les_fruits_de_la_cohabitation_pacifique_imam_iliassou_mounpain.pdf |
Prière télécharger ou écouter l’Audio sur les lien ci-dessous:
| fruits_cohabitation_pacifique_khuthbah_eidul_udha2016_imam_ilyas.mp3 |
Lien Youtube:
Thème : Les fruits de la cohabitation pacifique
Louange à Allâh qui a bien voulu l’existence de la multitude de religions que nous connaissons.
Louange à Allâh qui a sacralisé la vie humaine ainsi que les biens privés, les rendant ainsi illicites aux musulmans.
Louange à Allâh qui a encouragé la cohabitation pacifique des religions au sein de la grande famille humaine, pour ainsi favoriser le développement global de l’humanité.
J’atteste qu’il n’y a point d’autre divinité digne d’adoration en dehors d’Allah, l’Unique, point d’associé possible à Lui,
et j’atteste que Mouhammad (صلى الله عليه وسلم) est Son Serviteur et Son Messager.
Que la paix et le salut d’Allah soient sur le plus noble des Messagers, sur sa famille, ses compagnons et tous ceux qui les auront suivi et les prendront pour modèles jusqu’à la fin des temps.
O communauté de Mouhammad (صلى الله عليه وسلم) !
Nous vous avons tellement et suffisamment parlé des dangers que représentent l’extrémisme, le terrorisme, ainsi que tous les « ISMES » pour la paix, la stabilité et la prospérité de nos sociétés.
Aujourd’hui, nous avons même le sentiment du devoir accompli sur ce point précis notamment.
Aujourd’hui, chaque citoyen de bonne foi est en mesure de comprendre par lui-même que l’islam authentique
- ne s’accommode ni avec l’extrémisme,
- ni avec le terrorisme,
- encore moins avec l’intolérance et la haine.
Tout le monde peut voir par lui-même que les musulmans qui ont le courage et l’audace de défendre l’islam authentique sont des cibles privilégiés du terrorisme dit « islamiste »,
- et c’est encore eux qui paient le plus lourd tribut de cette guerre contre la terreur.
Elle marque l’urgence pour nous de faire le ménage dans notre communauté afin de faire bloc avec les autres communautés religieuses contre la barbarie.
Al hamdou lilLah, nous y sommes déjà engagés depuis fort longtemps. Et aujourd’hui parallèlement, notre combat est ailleurs, sur de nombreux chantiers nouveaux qui interpellent notre conscience collective, notamment celui du développement
- des structures
- et infrastructures à vocation sociale.
Ceci permettrait enfin à la communauté musulmane de notre pays, d’améliorer la qualité de l’offre de ses services propres en matière de santé et d’éducation. Ne serait-ce que ces deux domaines essentiels où ostensiblement nous sommes si absents, quoiqu’il existe quelques initiatives privées salutaires et encourageantes, mais somme toute encore globalement marginales.
Est-ce de la caricature que de dire qu’il serait fortement prétentieux pour notre communauté de se demander de combien d’écoles et d’enseignants elle dispose pour 1000, 2000 ou 10000 élèves musulmans en droit d’avoir une formation à la fois conventionnelle et spirituelle ?
De combien d’hôpitaux et de personnels médicaux propres notre communauté dispose-t-elle pour accueillir 10000, 20000 voire 100000 malades en droit de solliciter une prise en charge médicale compatible avec les principes islamiques ?
A de tels questionnements, nous ne pourrions répondre qu’avec des larmes, tant la communauté musulmane a été trop durablement absente dans bien des domaines d’intérêt vital où elle était attendue et continue de l’être.
Mais certes nous ne pouvons, ni ne devons pour autant brûler aucune étape.
Commençons donc par le commencement : l’organisation.
Chers frères et sœurs dans la foi !
Vous savez bien que la base de tout développement repose
- sur sa conception,
- mais davantage sur son organisation.
- Cependant, il y’a des prérequis indispensables à réaliser.
Vous savez à quel point il parait paradoxal pour les musulmans que nous sommes, d’en arriver à concevoir cette cohabitation religieuse pas seulement entre les musulmans et les adeptes d’autres confessions religieuses, mais nécessairement entre les musulmans et eux-mêmes.
Et pourtant, c’est le passage obligé, si nous voulons réaliser quelque chose de concret à la dimension communautaire.
Pour être plus précis, nous essaierons ici de montrer pourquoi il serait hautement bénéfique pour notre communauté que les musulmans se tolèrent et cohabitent pacifiquement entre eux-mêmes d’abord, avant et c’est le but essentiel, d’envisager nécessairement une cohabitation pacifique avec les autres confessions religieuses, afin de donner davantage de la hauteur à notre modèle de liberté religieuse qui, quand on voit ce qui se passe ailleurs, mérite très bien que le monde s’en inspire.
Nous essaierons donc de faire valoir
- qu’en retournant aux sources authentiques et éternelles de l’islam,
- nous puiserions des enseignements à profusion sur la tolérance religieuse.
- à l’édification d’un avenir commun,
- à la construction du meilleur « vivre ensemble » qui soit.
Et le noble coran comme l’histoire de la prophétie sont très loquaces sur ce sujet.
Allah (سبحانه وتعالى) dit :
إِنَّ هَٰذَا الْقُرْآنَ يَهْدِي لِلَّتِي هِيَ أَقْوَمُ
« Certes, ce coran guide vers ce qu’il y’a de plus droit »
Sourate 17 Al-Isrâ le voyage nocturne, verset 9.
Serviteurs d’Allah !
La mission du Prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم) était certes universelle et consistait à sortir la communauté humaine dans son entièreté des ténèbres de l’obscurantisme vers la lumière de la foi authentique.
وَمَا أَرْسَلْنَاكَ إِلَّا رَحْمَةً لِلْعَالَمِينَ
« Et Nous ne t’avons envoyé que comme miséricorde pour l’univers ». Sourate 21 Al-Anbiyâ - les prophètes, verset 107.
Mais qui peut imaginer que cette mission eût abouti si elle n’avait pas reposé préalablement et prioritairement sur une communauté échantillon qui avait en terme absolu intégré toutes les valeurs de l’islam authentique, atemporel, immuable et éternel ? Personne à notre avis ne peut l’imaginer.
Qui pourrait seulement imaginer que l’islam authentique s’accommode avec la promotion de valeurs contraires à la paix, à la stabilité, à la tolérance, au respect du droit à la liberté de conscience et à la protection de la vie, de la dignité, des biens privés…de la religion ? Personne bien évidemment ne peut l’imaginer, en dehors reconnaissons-le, des ignorants et des passionnés.
Regardez et analysez la mixité religieuse dans nos sociétés, mixité ou plutôt diversité voulue par Allah (سبحانه وتعالى), il faut le préciser.
- Mais que d’intolérances religieuses brisent à chaque fois notre rêve de construire un avenir commun indispensable au bien-être de chacun.
- Oui ! Que d’extrémismes nous empêchent de nous épanouir socialement !
- Et que de violences et de terreurs nous plongent dans le désespoir permanent !
- du seul fait de l’intolérance religieuse qui engendre une cohabitation houleuse et ramène les descendants d’Adam notre ancêtre commun, chaque jour un peu plus à l’état de nature.
Ainsi nous parle pourtant l’éternel :
وَلَوْ شَاءَ رَبُّكَ لَآمَنَ مَنْ فِي الْأَرْضِ كُلُّهُمْ جَمِيعًا ۚ أَفَأَنْتَ تُكْرِهُ النَّاسَ حَتَّىٰ يَكُونُوا مُؤْمِنِينَ
« Si Ton Seigneur l’avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre auraient cru. Est-ce à toi de contraindre les gens à devenir croyants ? ». Jonas, verset 99
Les compagnons du noble messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) avaient été témoins directs de la révélation prophétique et par leur obéissance sans faille aux recommandations du prophète (صلى الله عليه وسلم), avaient réussi à bâtir une communauté modèle pour toute l’humanité jusqu’à nos jours.
Ils avaient aussi été les premiers et de loin les meilleurs exemples de la communauté, dans la mise en pratique de la tolérance religieuse.
Certains exégètes du coran ont d’ailleurs mentionné qu’Omar Ibn Al Khattab (رضي الله عنه) avait dit un jour à une vieille femme chrétienne :
« embrasse l’Islam - ô vieille femme -, et tu obtiendras la paix (le bonheur) ; Allah a envoyé Mohammed (صلى الله عليه وسلم) avec la vérité ».
La vielle femme dit :
« je suis une vieille femme et la mort est plus proche de moi ».
Omar dit alors :
« O Seigneur ! Sois témoin » ; puis il récita la parole d’Allah (سبحانه وتعالى) : « Nulle contrainte en religion ! » (Al baqarah : 256)
Mâ Châ Allah! Du haut de son statut de puissant chef de l’Etat islamique naissant, il aurait pourtant suffi à Omar Ibn Al Khattab (رضي الله عنه) d’ordonner à la vielle femme d’embrasser l’islam pour avoir la vie sauve.
Aujourd’hui, face aux terroristes qui ne font aucun détail, même l’appartenance à l’islam ne suffit plus pour vous garantir la vie sauve.
NON ! Et parce qu’Omar avait bien assimilé les enseignements du messager de la paix (صلى الله عليه وسلم), il laissa le choix à la vieille femme, voilà le vrai islam.
Si le prophète (صلى الله عليه وسلم) laissa les juifs et les chrétiens pratiquer leurs cultes librement dans le tout jeune état islamique de Médine, c’est justement parce qu’il voyait dans cet état islamique dirigé selon les règles de la charia,
- un avenir commun à la fois aux communautés juive, chrétienne et musulmane, adeptes des trois religions réputées avoir hérité du prophète Ibrahim (عليه السلام), le monothéisme à l’état pur.
Si à Médine, premier état théocratique musulman et la référence en la matière, juifs et chrétiens étaient comme des poissons dans l’eau,
- c’est justement parce qu’à la postérité,
- le prophète Mouhammed (صلى الله عليه وسلم ) voulait enseigner que dans une certaine circonstance très précise, juifs, chrétiens et musulmans doivent toujours se souvenir qu’ils sont des cousins spirituellement consanguins, et surtout, le faire valoir.
A Médine en tout cas, tel fut le cas et moins d’une génération plus tard, la prospérité était déjà au rendez-vous.
Serviteurs d’Allah !
Je sais que la plupart d’entre nous rêvent de pouvoir envoyer leurs enfants recevoir une éducation de qualité, dans des écoles islamiques qualifiées à cet effet.
Des écoles capables de combler le vide de la formation spirituelle en bas âge dont ils ont pour certains souffert, et dont incontestablement aujourd’hui les jeunes enfants musulmans souffrent.
Je sais aussi que tous, nous rêvons de voir des hôpitaux musulmans sortir de terre et pousser comme des champignons partout dans notre pays pour assurer aux malades musulmans des soins adaptés aux exigences islamiques.
Je sais que nous rêvons tous d’avoir nous aussi nos centres sociaux, nos écoles de préparation à l’insertion professionnelle, nos chaînes de radions et télés adaptés aux valeurs de l’islam etc…
Mais ce ne sont là que des rêves dont la réalisation à ce stade, ne peut relever que de l’hypothèque.
Au moment où je vous parle, je suis quasiment certain que certains parmi nous se disent avec un sourire narquois « Ah, après tout, il n’est pas interdit de rêver ».
Mais en y voyant clair, ont-ils vraiment tort ?
Comment pouvons-nous rationnellement envisager de transformer notre communauté sans nous organiser autour d’un simple projet à l’échelon communautaire ?
Et par ailleurs, le simple fait de dire que la communauté musulmane est pauvre ne sonne-t-il pas dans vos oreilles comme de la provocation ?
Comment la communauté musulmane peut-elle à ce point manquer de structures et d’infrastructures de base et en être autant indifférente, et ce, alors que les musulmans n’ont jamais été aussi riches, aussi nombreux à être riches et à afficher ostensiblement leurs fortunes ?
Quels sentiments nous animent-t-ils lorsque nous entrons de préférence avec nos malades dans des hôpitaux appartenant à d’autres confessions religieuses ?
Ne pensez-vous pas avec moi que les écoles, collèges et universités appartenant à d’autres religions sont à la limite déjà trop gentils d’ouvrir leurs portes à nos enfants musulmans ?
Pourquoi les plus riches musulmans de notre pays ne veulent-ils pas investir dans l’éducation et la santé alors que le taux de déperdition scolaire et de couverture sanitaire sont au plus bas dans notre communauté ?
Pourquoi la crème de l’élite de notre communauté se tient-t-elle toujours si loin des affaires de la religion alors que son expertise est vitale pour l’épanouissement de notre communauté ?
- Qu’est-ce qui nous est arrivé ?
- Que s’est-il passé dans notre subconscient collectif ?
- à qui la faute ?
- Et comment faisons-nous pour ne pas nous sentir humiliés par cette hideuse situation ?
Je pense que toutes ces questions que nous posons du haut de cette chair en ce jour sacré sont autant d’invitations lancées à chaque musulman et à chaque musulmane, à une profonde introspection spirituelle.
Et considérant que chacun de nous porte en lui une partie de la lourde responsabilité de ce grossier retard de la communauté musulmane sur le champ du développement humain et social,
- ces questions sont à la fin autant d’invocations que nous envoyons à Allah (سبحانه وتعالى) afin qu’il inspire aux fidèles musulmans ainsi qu’aux dirigeants de la communauté musulmane, les réflexes nécessaires pour son développement.
O vous qui avez choisi d’être des soumis !
Allah (سبحانه وتعالى) dit ceci :
يَا أَيُّهَا النَّاسُ إِنَّا خَلَقْنَاكُمْ مِنْ ذَكَرٍ وَأُنْثَىٰ وَجَعَلْنَاكُمْ شُعُوبًا وَقَبَائِلَ لِتَعَارَفُوا ۚ إِنَّ أَكْرَمَكُمْ عِنْدَ اللَّهِ أَتْقَاكُمْ ۚ
« O hommes, Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous reconnaissiez mutuellement. Le plus noble d’entre vous auprès d’Allah est le plus pieux ».
Sourate 49 Al-Houjourât - les appartements verset 13.
Par ce verset, nous avons la confirmation que la diversité qui caractérise l’humanité trouve son fondement dans la volonté d’Allah (سبحانه وتعالى).
Nous avons également la confirmation que le seul critère d’éligibilité auprès d’Allah reste la foi inébranlable en Lui.
Nous en déduisons que le lien spirituel auprès de notre Seigneur est placé bien loin au-dessus du lien sanguin, puisque le concept de la famille biologique n’a de contenu que dans ce bas monde.
D’ailleurs, à ce sujet précis, Allah (سبحانه وتعالى) ne dit-il pas que « les croyants ne sont que des frères… » ?
En employant le mot « que », Il veut nous faire voir qu’aucun autre lien en dehors de celui de la foi ne compte auprès de lui.
Nous comprenons donc pourquoi, pour donner à notre religion un fondement et un reposoir solides, le prophète avait dû émigrer à Médine et se détacher de sa famille biologique ainsi que de sa tribu.
Et puisque les croyants ne sont que des frères, le prophète (صلى الله عليه وسلم) ira plus loin en précisant que :
« Aucun de vous ne sera (véritablement) croyant jusqu’à ce qu’il aime pour son frère ce qu’il aime pour lui-même ».
Voilà ainsi élaborés, les ingrédients qui avaient caractérisé la communauté musulmane originelle, dont la nôtre aujourd’hui ne peut être forcément que la copie certifiée non conforme.
La communauté échantillon du prophète (صلى الله عليه وسلم) était composée
- de résidents de Yathrib, actuelle Médine (les Ançars)
- ainsi que des émigrés (les mouhâjiroune) au rang desquels il y’avait les Mecquois et les ressortissants du reste du monde.
- le développement socio-économique,
- culturel et
- surtout cultuel
- était déjà au rendez-vous.
En lançant le centre islamique El Hijrah il y’a une vingtaine d’années, ses promoteurs, inspirés par cette vision prophétique, avaient donné au centre le nom de « HIJRAH ».
Ils espéraient certainement le mérite de vouloir créer une jeune communauté qui s’inspirerait sur le modèle prophétique.
Nous implorons ici Ton Infinie Miséricorde sur eux Yah Allah !
Mets-les donc au rang des « Pionniers » (As-Sâbiqoûna Awwaloûne).
Chers frères et sœurs dans la foi !
Certes, les raisons ne manquent pas de vous inviter ainsi que moi-même
- à être bienfaisants vis-à-vis des non musulmans que vous êtes appelés à fréquenter,
- à adopter à leur endroit davantage la culture de la paix, essence même de notre religion.
- Mais je vous appelle d’abord et avant tout à mettre en pratique ce principe de tolérance vis-à-vis de nos frères et sœurs musulmans.
« Allah ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables ».
Sourate 60 Al-Mumtahanah: verset 8.
Soyez donc vigilants et n’oubliez jamais qu’Allah attend de nous que nous soyons uniquement des frères et sœurs par la foi
- et non par le sang,
- encore moins à travers notre appartenance ethnique
- ou nos passeports.
Il n’a à cet effet pas prévu dans son royaume
- un paradis pour les arabes
- et un pour chacune des innombrables nations qui peuplent la terre.
Il n’y’a pas au ciel, un Paradis
- pour les Bamoun,
- les foulbés,
- les haoussas
- et les autres.
Il n’y a pas chez Allah un paradis différent selon que vous êtes ici-bas
- riche ou pauvre,
- roi ou esclave,
- intellectuel ou illettré.
Le Paradis d’Allah est unique pour tous, et le visas unique pour y accéder est et restera toujours jusqu’à la fin des temps:
- LA FOI.
Serviteurs d’Allah !
Qui que vous soyez, et quel que soit ce que vous représentez,
sachez qu’en tant que
- musulman et donc membre de la communauté musulmane unique,
- adorateur d’Allah le Dieu unique,
- croyant au message du qur’an unique,
- et ayant pour modèle unique le Prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم),
- vous êtes tenu à rester indéfectiblement attaché au reste des musulmans par le lien sacré de la foi.
Sachez donc que dans l’islam, quiconque espère entrer dans la grâce d’Allah doit pouvoir placer le lien spirituel au-dessus de tout autre lien.
Ce lien est à la fois vertical et horizontal.
- Dans sa verticalité, il traverse le prophète pour vous mettre directement en contact avec votre Créateur.
- Et dans son horizontalité, il commence par votre plus proche entourage, ensuite ceux qui suivent dans la proximité, ainsi de suite.
Je vous conseille donc, ainsi que moi-même au repentir sincère, et à procéder à votre « HIJRAH » à vous.
Cette migration consistera en une mutation spirituelle qui vous aidera à changer votre vie pour la mettre au niveau des fondements de la communauté échantillon du prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم).
Si chacun de nous fait sa « Hijrah »,
Oui, si chacun de nous change son logiciel de pensée tout en restant lui-même, pour prendre celui des premiers musulmans, ceux de la première heure,
- nul doute qu’une seule génération suffira pour que notre communauté renverse la situation catastrophique qui la caractérise socialement.
O vous les dirigeants de la communauté musulmane !
Vous êtes imam comme moi ?
Vous êtes un (e) des nombreux (ses) présidents (tes) de quelque chose quelque part ? Vous êtes chef traditionnel ou chef de quelque chose quelque part ?
Ou vous n’êtes même rien en principe mais trouvez quand même le moyen de contrôler quelque chose quelque part appartenant à la communauté musulmane ?
Vous avez choisi ou pas de contrôler une part de pouvoir au sein de la communauté ?
Soyez donc justes et rappelez-vous qu’Allah (سبحانه وتعالى) vous voit et vous demandera des comptes le jour où il n’y aura plus aucun secours pour les injustes.
Comprenez donc qu’inévitablement, vous rendrez compte sur ce qui vous avait motivé à diriger les musulmans,
- comment vous êtes devenu leur dirigeant
- et surtout où vous les avez dirigé.
Vous avez intérêt à bien ouvrir les yeux, car un aveugle ne peut diriger les gens que vers l’abîme.
A vrai dire, j’espère pour vous que vous ne portez aucune part de responsabilité dans la déchéance actuelle de notre communauté.
Et pour être honnête, à votre place, je ne me réjouirais pas du tout, car, si je ne suis pas à la hauteur des attentes de mon Seigneur, alors je n’aurai aucun endroit où me réfugier.
Si vous voulez diriger les musulmans, c’est votre droit. Mais alors, laissez-vous aussi diriger par
- le cour’an
- et la sounnah du prophète (صلى الله عليه وسلم),
Quoique dirigeants, Allah (سبحانه وتعالى) attend donc de vous que vous vous mettiez seulement au service de l’islam pour jouer votre partition qui contribuera à la construction de la symphonie générale.
Il n’attend pas que vous vous assuriez du contraire. Arrêtez donc de prendre la communauté musulmane en otage, car l’intérêt de l’islam passe avant les vôtres.
Repentez-vous, demandez pardon et mettez-vous au service de la restauration de la communauté échantillon que le noble prophète (صلى الله عليه وسلم) nous a laissé en héritage.
O vous les guides spirituels musulmans !
Vous êtes enseignant comme moi ?
Vous êtes prédicateur comme moi ?
Ou alors vous êtes imam comme moi ?
Alors figurez-vous que vous avez le pouvoir d’influencer en bien comme en mal l’itinéraire spirituel de la communauté dont vous êtes l’un des guides.
Je vous invite ainsi que moi-même à faire preuve davantage de lucidité quand il s’agit de parler de l’éducation des masses.
En général, nous traitons les problèmes que pose la nature des transactions sociales de la communauté musulmane avec les autres communautés sans aucune subtilité, et pire, avec une légèreté déconcertante.
Comment faites-vous pour pondre des interdictions qui ne prennent pas en compte le contexte environnemental quoique légitimes ?
Certes, nos sœurs, épouses, mères et filles ne doivent pas prendre les motos taxis, cargos et bus dans lesquels elles sont mélangées aux hommes étrangers !
Mais que faire en cas de force majeur ?
Elles ne doivent pas fréquenter les écoles, les hôpitaux et les services publics qui respectent la mixité, d’accord !
Mais quelle alternative leur proposons-nous ?
C’est pourquoi nous disons que le problème n’est pas dans la mixité, mais dans l’absence des structures d’encadrement social adéquat.
De même, la science islamique est obligatoire, alors que la science expérimentale est utile à la communauté.
Arrêtez donc de jouer les harangueurs de foules sur des sujets hautement sensibles.
Et concentrons-nous sur des sujets importants comme l’organisation de la communauté musulmane et le développement des infrastructures.
En effet en fin de compte,
- la masse n’analyse pas, elle idéalise, et euphorise.
- la masse ne réfléchit pas, elle réagit.
Quant à vous qui avez le malheur d’être riches !
Sachez que dans le contexte actuel de l’histoire de notre communauté, vous avez un rôle prépondérant à jouer et serez jugé à cela, à un moment fatidique.
Si vous pensez qu’il vous suffit
- de reverser la zakat pour vous exonérer de l’obligation qui pèse sur vos épaules,
- de porter ou de supporter la construction des infrastructures destinées à faciliter la vie sociale au sein de la communauté,
- car si ce n’est vous pour financer, qui donc ?
Vous préférez envoyer dix, vingt, sinon plus de pèlerins à la Mecque, MashaAllah !
- Quelle œuvre louable !
- On en parlera très longtemps sans aucun doute,
- mais si au lieu de cela vous aviez construit un centre de gynécologie, les femmes musulmanes n’iraient pas se faire ausculter par des mains douteuses dans des structures inadaptées à nos valeurs et le problème de mixité serait en partie réglé. !
Vous avez 1000 bœufs à offrir pour le Iftâr ?
- de grâce, construisez une école qui donnera la chance à des générations d’enfants vivant dans la précarité d’éviter d’être à jamais condamnés à l’illettrisme.
Dans le hit-parade des gens fortunés, le plus riche des camerounais en ce moment est musulman. MashaAllah !
Quel honneur pour la communauté musulmane !
Nous n’avons aucun doute qu’il est aussi parmi les plus grands bienfaiteurs de notre communauté, ce qui justifie d’ailleurs pourquoi nous devons nous sentir très fiers de ce brave frère.
Cependant je dois reconnaitre que nos illustres frères et sœurs fortunés savent certainement mieux que nous où ils peuvent investir leur argent et gagner encore plus en prenant le moins de risques.
C’est juste que nous pensons nécessaire de leur rappeler de temps en temps, certaines petites choses qu’ils ont tendance à négliger.
En effet, toutes les fortunes qu’ils amassent, ils les quitteront bien plus tôt qu’ils ne l’espèrent, puisque les biens de ce monde restent dans ce monde, c’est la loi de la nature.
Et leurs œuvres et leurs réalisations ne survivront pas à leur départ de ce bas-monde. Car à la fin, nous quittons ce monde comme une aiguille dans la farine.
C’est implacable, mais c’est notre destin.
Nous pensons donc qu’en ayant le courage d’investir dans le social, nos frères et sœurs fortunés peuvent gagner
- beaucoup d’argent dans ce bas-monde,
- beaucoup d’argent même, et qu’en plus, il leur sera garanti des ristournes dans l’au-delà.
Quand à vous chers frère et sœurs musulmanes !
Sachez que l’islam n’a pas de frontières. Ne lui en donnez pas. Car au lieu de nous faire avancer, cela tirera notre communauté vers le bas.
Soyons
- des musulmans et non des Hizbis (sectaires ou adeptes de confréries),
- musulmans et non tidjanites,
- musulmans et non mourides.
Ne nous considérons pas comme
- des Qâdriyya ou encore des Khawârij,
- des Kounkounou, et je ne sais plus quoi,
Soyons juste des musulmans.
Avant d’être des Bamoun, des Haoussas, des Foulbés, des Bétis, des Bamilékés, Banso, ou des Bassas, soyons juste des musulmans,
- soumis aux recommandations d’Allah,
- suivant la tradition du noble prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم),
- déterminés à suivre exclusivement la voie tracée par le messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) et matérialisée et immortalisée par la toute première communauté échantillon du prophète.
Et si nous sommes sincères dans notre engagement pour la valorisation de l’islam, ne soyons plus aussi réticents
- à donner nos filles en mariage à des musulmans hors de nos tribus,
- ou à laisser nos fils prendre des épouses pieuses dans des tribus autres que la nôtre.
Devenons membres de l’unique tribu qui tient, la tribu des musulmans sincères.
Car comme vous le savez déjà, Allah (سبحانه وتعالى) n’a pas prévu un quartier pour chaque tribu au Paradis,
- mais un paradis pour chaque élu.
Seule une telle solidarité constituera le ciment de notre future communauté échantillon qui nous l’espérons contribuera à restaurer la communauté des premiers musulmans mise sur pied par le prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم).
Seigneur Allah !
Que Tu es Magnifiquement Grand ! Que Tu es infiniment Miséricordieux ! Nous t’implorons du haut de cette chair Souverain de Ta Création, afin que Tu nous guide sur le chemin de Ta miséricorde sans laquelle Nous serons égarés à jamais Yah Allah.
Avec ou sans cause Tu élèves qui Tu veux, enrichis qui Tu veux,
- Mets donc irrémédiablement la communauté musulmane de notre pays sur la voie du progrès,
- enlève du cœur des musulmans la convoitise du pouvoir, qu’ils soient Imams, prédicateurs, chefs, présidents ou dirigeants de quelque chose, afin aussi qu’ils laissent la communauté musulmane qu’ils ont pris en otage s’épanouir librement
Yah Allah ! Enlève aussi du cœur des musulmans pour leurs poches l’appât du gain et l’amour des richesses de ce bas-monde, remplace cet appât par le souvenir permanent de la mort et leur retour imminent vers Toi Yah Allah !
Yah Rab ! Yah Rab ! Yah Rab !
Inspire aux musulmans où qu’ils se trouvent et quels que soient leurs statuts, la tolérance religieuse envers les adeptes d’autres confessions certes, mais prioritairement envers d’autres musulmans comme eux.
Par la force de Ton décret Seigneur, Imprime dans les cœurs des imams, prédicateurs et autres dirigeants des musulmans le sens de la priorité dans l’exécution de leurs missions respectives.
Donne- leur l’intelligence et l’instinct d’invoquer des subtilités pratiques nécessaires pour comprendre et mieux adapter le message immuable au contexte implacable.
Inspire aussi aux riches musulmans le flair qui leur permettra de saisir l’opportunité d’investir dans des écoles, des universités et des hôpitaux musulmans afin de gagner deux fois plutôt qu’une seule : ici-bas et dans l’au-delà.
Seigneur !
Nous sommes déjà très reconnaissants que Tu continues de garder notre pays dans la stabilité malgré les nombreuses tentatives de déstabilisation.
Continue donc Yah Allah de maintenir notre beau pays dans la paix et la stabilité et donne-lui les moyens de garder le cap pour son développement, afin que ses dirigeants actuels laissent à la postérité un pays où il fait bon vivre à tous sans exception.
Pour le centre Islamique El Hijrah
Imam Iliassou Mounpain
Tel : +237- 674894553
Email : [email protected]